Votre parcours ? J’ai toujours eu plein de métiers ! Je suis intermittent du spectacle : depuis 28 ans, je fais de la scène et des ateliers d’écriture. À côté de ça, je suis murailler, je monte des murs en pierres sèches. Je fais de la cuisine, en somme, je suis polyvalent. Avec ma compagne, nous vivons en Ardèche, isolés à 650m d’altitude, je varie donc mes activités selon les saisons.

Et aujourd’hui ? Je suis parti vivre 6 mois en Laponie avec des éleveurs de rennes fin 2019. J’y ai appris à faire des chaussures en peaux de rennes. Rentré en France, je voulais continuer mais sans tuer d’animaux. Via des transporteurs dans les grandes villes, je récupère du cuir sur des canapés qui partent au rebut et je fabrique des chaussons. Les bennes sont tellement pleines, j’ai des kilos de cuir d’avance, ce qui va me permettre d’étendre ma gamme de produits. Pour l’intérieur des chaussons, j’utilise des couvertures en laine que je trouve en recyclerie. C’est en lien avec mon éthique de vie : j’essaie de consommer le moins possible et de manière réfléchie.

Le Shed Factory pour vous ? Les équipes m’ont embarqué dans l’aventure et c’était sympa car j’ai découvert ce dont j’avais besoin en termes de machines et me suis formé à leur utilisation. C’est génial, la machine pilier me permet de passer de 2 paires cousues main à 20 paires en un jour ! Le changement est radical. Cet été, Isabelle (de Milemil) m’a aidé à faire le patronage pour fabriquer des pointures adultes, jusqu’au 45. Pierre-Marie a vraiment une capacité à mettre en lien : grâce à lui je suis également en contact avec la Cité de la chaussure à Romans, où je serai le seul à vendre des chaussons pour enfants.

Ce qui vous anime ? Ça me fait du bien de coudre, je retrouve cette paix que je ressentais en Laponie, loin de tout, au rythme de la nature.